Londres (awp/afp) – Le géant britannique des télécoms BT a annoncé jeudi qu’il allait supprimer 4.000 emplois dans le monde dans les deux années à venir pour se restructurer, au moment où il fait face à diverses difficultés.
Dans un communiqué publié à l’occasion de la présentation de ses résultats annuels, l’opérateur a expliqué que ces suppressions d’emplois concerneraient des fonctions de “services, d’administration et de technologie”, sans donner plus de détail ni sur les entités qui seront touchées ni sur les pays concernés.
Le groupe propose des services de téléphonie fixe et mobile, de connexion internet et de télévision câblée aux particuliers, ainsi que des services télécoms pour les professionnels. D’après son dernier rapport annuel, il emploie 102.500 employés et propose ses services dans 180 pays du monde.
“Nous lançons un passage en revue stratégique de nos services dans le monde. Les tendances de la technologie font que nous sommes moins dépendants de nos réseaux physiques dans le monde, ce qui nous permet de recentrer ces services sur l’aspect numérique”, a expliqué le directeur général du groupe, Gavin Patterson.
La mise en place de cette restructuration devrait coûter environ 300 millions de livres (360 millions d’euros).
Le groupe, qui a acheté début 2016 l’opérateur mobile britannique EE au français Orange et à l’allemand Deutsche Telekom pour 12,5 milliards de livres (15 milliards d’euros), est confronté à quelques difficultés.
Début mars, il a dû accepter de faire de sa filiale dédiée aux infrastructures de réseau au Royaume-Uni une entreprise distincte, afin de répondre à ses concurrents qui l’accusent de position dominante. Et à la fin du même mois, l’opérateur historique britannique a annoncé qu’il devrait payer près de 350 millions de livres en amende et indemnités aux autres fournisseurs internet, pour des manquements sur ces mêmes réseaux.
BT est confronté de surcroît aux retombées d’un retentissant et coûteux scandale comptable en Italie, où ses opérations ont donné lieu à des dissimulations de grande ampleur. Le groupe, qui chiffre les frais liés à cette affaire à 530 millions de livres, a remplacé son responsable Europe du fait de ce scandale.
A ce sujet, le comité de rémunération du groupe a annoncé jeudi, dans un communiqué distinct, que M. Patterson devrait renoncer à quelque 338.000 livres de bonus annuel pour assumer sa part de responsabilité dans cette affaire.
Pour l’exercice comptable du 1er avril 2016 au 31 mars 2017, BT a par ailleurs fait état d’une baisse de 19% de son bénéfice annuel avant impôt, à 2,35 milliards de livres (2,8 milliards d’euros). Son bénéfice opérationnel a aussi diminué de 12%, à 3,17 milliards de livres, tandis que son chiffre d’affaires a grimpé de 27%, à 24 milliards de livres (28,5 milliards d’euros), dopé par l’acquisition de EE.
afp/rp