Le géant des télécoms BT a annoncé lundi qu’il verserait une amende de 42 millions de livres et qu’il indemniserait les autres fournisseurs d’internet britanniques à hauteur de 300 millions de livres pour des manquements sur ses réseaux. Ces sommes, qui équivalent à un total approchant les 400 millions d’euros, devront être payées par BT à cause de problèmes constatés vis-à-vis des services rendus par Openreach, son activité dédiée au réseau utilisée par l’ensemble des fournisseurs internet du pays.
Dans un communiqué, BT explique avoir accepté le montant de l’amende infligée par le régulateur britannique du secteur des télécommunications, l’Ofcom, qui lui reproche de n’avoir pas rempli ses obligations d’opérateur historique vis-à-vis des autres fournisseurs d’internet qui dépendent de lui pour l’infrastructure.
Les règles fixées par l’Ofcom imposent notamment à BT de transmettre aux fournisseurs d’internet (comme Vodafone, Sky ou TalkTalk) des liaisons Ethernet dans un délai de 30 jours ouvrables maximum. Mais d’après l’Ofcom, qui a publié dimanche soir les conclusions d’une enquête menée pour les années 2013 et 2014, BT a régulièrement échoué à respecter ce délai, sans indemniser ses clients fournisseurs d’internet comme il l’aurait dû.
La gestion des réseaux par BT suscite depuis des années les critiques des autres opérateurs qui l’accusent d’abuser de sa position dominante.
BT a toutefois annoncé le 10 mars avoir conclu un accord avec le régulateur sur ce point, en vertu duquel le géant va faire de cette filiale dédiée au réseau une entreprise juridique distincte, dotée de son propre conseil d’administration. La société, qui emploie 32.000 personnes, aura sa propre marque et pourra gérer son budget, alloué par BT.
Cet accord devrait permettre à BT d’éviter la vente pure et simple d’Openreach réclamée par ses concurrents. Les pénalités infligées au géant des télécoms par l’Ofcom n’ont pas changé les prévisions de résultats de BT pour son exercice financier annuel qui s’achève fin mars et pour lequel le groupe s’est montré pessimiste ces derniers mois.
Ces annonces constituent néanmoins un nouveau coup dur pour BT, qui subit déjà les conséquences d’un scandale comptable retentissant concernant ses activités en Italie.
Le groupe avait reconnu en octobre des dissimulations comptables au sein de son activité dans ce pays, avant d’être contraint d’en relever en janvier le coût, désormais estimé à 530 millions de livres (610 millions d’euros).