Le patron de l’opérateur britannique voit son salaire réduit de 74 %.
Gavin Patterson a décidé de « montrer l’exemple ». Face aux multiples difficultés rencontrées par BT ces derniers mois, le patron de l’opérateur historique britannique voit sa rémunération chuter de 74 %. Le directeur général recevra tout de même 1,3 million de livres (1,5 million d’euros) au titre de l’exercice clos fin mars 2017, mais la quasi-totalité de son bonus est supprimée. L’ancien directeur financier connaît un traitement similaire avec une rémunération divisée par dix par rapport à l’année précédente.
BT prend acte du mécontentement de ses actionnaires après un exercice 2016-2017 tumultueux. L’opérateur de télécoms a été secoué par un scandale comptable dans sa filiale italienne qui a éclaté en début d’année (« Les Echos » du 25 janvier). L’affaire lui coûte plus de 500 millions de livres et s’est soldée par le départ du patron de sa filiale Europe. BT a également fait état d’une activité beaucoup moins bonne que prévu dans sa division de services aux entreprises, après la perte de contrats avec de grandes entreprises et des administrations.
Face à ces vents contraires, BT va supprimer 4.000 emplois, soit un peu moins de 4 % de son effectif, pour réduire ses coûts. Cette restructuration dévoilée jeudi affectera principalement l’activité de services aux entreprises. BT a même lancé un « examen stratégique » de cette activité. Gavin Patterson n’exclut pas de la céder.
Prévisions en baisse
Le bénéfice avant impôts a chuté de près de 20 % l’an dernier tandis que le chiffre d’affaires a stagné, à 24 milliards de livres, si l’on exclut l’impact du rachat de l’opérateur mobile EE. Les prévisions pour l’année qui vient de démarrer ne sont pas bonnes non plus. L’opérateur de télécoms a revu en baisse ses prévisions de bénéfice pour 2017-2018 et le dividende sera réduit. Contrairement à son habitude, BT ne publie pas de prévision pour l’exercice suivant. « Cela souligne le manque de visibilité » sur la capacité du groupe à renouer avec la progression de son cash-flow, soulignent les analystes de Jefferies. Le titre, qui affichait déjà l’une des pires performances de l’indice FTSE 100 de la Bourse de Londres depuis le début de l’année, a encore cédé 4,50 % jeudi.
Vincent Collen, Les Echos
Correspondant à Londre
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